L’incontinence urinaire peut être expliquée par de nombreuses causes, qu’il est important d’étudier afin de poser un diagnostic précis et de choisir un plan de traitement approprié. Voici les principales causes de l’incontinence à connaître.

1. Grossesse, accouchement et affaiblissement des muscles pelviens

Parmi les causes les plus courantes de l’incontinence, le facteur numéro un chez les femmes est associé à la grossesse et à l’accouchement. En effet, pendant la grossesse, l’utérus en expansion exerce une pression importante sur la vessie, ce qui peut avoir comme effet un affaiblissement des muscles pelviens, qui jouent un rôle important dans la continence urinaire. Ce relâchement musculaire prédispose à l’incontinence urinaire après un accouchement. L’étape de l’accouchement peut également aggraver cette situation, le passage du bébé exerçant une pression intense sur le plancher pelvien.

Les muscles du plancher pelvien ainsi affaiblis peuvent avoir des difficultés à contrôler la miction, ce qui implique souvent l’apparition de fuites urinaires. Les femmes concernées par des accouchements difficiles ou ayant donné naissance à des bébés de poids important sont particulièrement sujettes à ce problème. La prise en charge précoce de cette condition peut significativement améliorer la qualité de vie des femmes touchées par l’incontinence à l’effort.

2. Les changements hormonaux 

Autre cause fréquente de l’incontinence chez les femmes, les changements hormonaux peuvent aussi avoir une incidence importante sur cette condition. Les fluctuations hormonales, plus particulièrement pendant la période de la ménopause, influent sur le tonus musculaire de la région pelvienne. La diminution des niveaux d’œstrogènes, une hormone qui participe grandement à la souplesse des tissus, entraîne un affaiblissement des tissus de cette zone, et donc des muscles responsables du contrôle de la vessie. Cette action peut être responsable de l’apparition de l’incontinence urinaire.

3. Problèmes neurologiques

Outre un dysfonctionnement de la vessie ou des muscles du plancher pelvien, le cerveau peut aussi être mis en cause dans l’apparition de l’incontinence urinaire. Les maladies ou les lésions du système nerveux, telles que la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson ou les lésions de la moelle épinière, peuvent interférer avec la transmission des signaux nerveux impliqués dans le contrôle de la vessie. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) peuvent également altérer la communication entre le cerveau et les muscles pelviens. 

En conséquence, les signaux contrôlant la miction peuvent être perturbés, ce qui génère des difficultés à retenir l’urine ou à la relâcher au moment approprié. Les dommages neurologiques peuvent également altérer la sensibilité de la personne concernée, contribuant aux problèmes de coordination musculaire de la région pelvienne.

4. L’obstruction urinaire 

Parfois, ce sont des obstructions qui perturbent le contrôle urinaire. Certaines obstructions physiques, telles que les calculs rénaux, les tumeurs ou l’hyperplasie bénigne de la prostate, peuvent entraver le flux normal de l’urine. Lorsque l’urine ne peut être évacuée correctement hors de la vessie, des fuites involontaires peuvent survenir. Ces obstructions peuvent également augmenter la pression ressentie par la vessie, ce qui affecte la fonction musculaire de cette zone, et augmente le risque de souffrir d’incontinence. Chez les hommes, l’hypertrophie de la prostate est l’une des causes les plus courantes d’incontinence.

5. L’apparition de l’incontinence des suites d’une opération ou d’un traumatisme physique

Dans d’autres cas, c’est une opération ou un traumatisme physique qui peuvent expliquer l’apparition de l’incontinence urinaire. Les opérations pelviennes, telles que la prostatectomie (l’opération de la prostate) ou l’hystérectomie, peuvent affecter les muscles et les nerfs responsables du contrôle de la vessie. Les traumatismes physiques causés par différents accidents peuvent quant à eux endommager le système nerveux ou les structures du bassin, entraînant parfois une incontinence. 

Dans certains cas, les patients peuvent retrouver une continence urinaire normale quelques mois après leur opération, la plupart du temps grâce à une rééducation du plancher pelvien. Il en va de même pour les personnes victimes d’un traumatisme physique.

6. L’inflammation de la vessie

L’inflammation de la vessie s’avère aussi être une cause courante d’incontinence. Lorsqu’une infection atteint la vessie, telle qu’une cystite, les parois de cet organe sont irritées, ce qui perturbe le fonctionnement normal de la vessie. L’inflammation peut être responsable d’une augmentation de la fréquence urinaire, des envies soudaines d’uriner peuvent aussi apparaître, et parfois même des fuites involontaires.

Les infections urinaires récurrentes peuvent contribuer à des épisodes récurrents d’incontinence. En outre, l’inflammation de la vessie peut altérer la sensibilité des nerfs responsables du contrôle de la miction.

7. Les rapports sexuels

L’incontinence après un rapport sexuel, également connue sous le nom d’incontinence post-coïtale, peut être attribuée à plusieurs facteurs. Les rapports sexuels peuvent exercer une pression sur le plancher pelvien, entraînant un affaiblissement de ces muscles. De plus, certaines positions sexuelles peuvent accentuer cette pression, contribuant ainsi à l’apparition de l’incontinence chez certaines personnes.

8. Les médicaments pointés du doigt

Dans d’autres situations, ce sont les médicaments que les spécialistes pointent du doigt. Parmi ces derniers, certains diurétiques prescrits pour soigner l’hypertension artérielle peuvent augmenter la production d’urine, ce qui peut générer une incontinence. De même, les médicaments antihypertenseurs, les relaxants musculaires et certains sédatifs peuvent affecter la fonction musculaire, ce qui altère le contrôle de la vessie.

Les médicaments psychotropes, utilisés pour traiter les troubles mentaux, peuvent également jouer un rôle dans l’incontinence en affectant la coordination nerveuse du patient. Enfin, les antibiotiques peuvent parfois irriter la vessie, ce qui aura aussi un impact négatif sur la continence urinaire.

9. Maladies chroniques et facteurs de risque 

Dernier point, les maladies chroniques et différents facteurs de risque peuvent également jouer un rôle significatif dans le développement de l’incontinence. Il est notamment possible de mentionner le diabète, connu pour endommager les nerfs responsables du contrôle de la vessie ou pour son action sur l’augmentation de la production d’urine. 

Parmi les facteurs de risque les plus importants, on retrouve l’obésité, qui exerce une pression accrue sur le plancher pelvien. Mais aussi la consommation d’aliments irritants, ou la constipation chronique.

Il est important de noter que plusieurs de ces facteurs peuvent interagir, et souvent, l’incontinence urinaire est le résultat de la combinaison de différentes causes, parmi celles évoquées plus tôt.