Les différents types d’incontinence
Quand on parle d’incontinence urinaire, ou de perte involontaire d’urine, il faut savoir que cette condition peut prendre différentes formes. En effet, qu’il s’agisse d’incontinence à l’effort, d’incontinence par impériosité ou d’incontinence urinaire mixte, les causes et les options de traitement diffèrent, d’où l’importance d’établir un diagnostic précis et de comprendre en quoi consistent ces différents types d’incontinence. Découvrons tout de suite quels sont les différents types d’incontinence chez l’adulte.
L’incontinence à l’effort
Parmi les principaux types d’incontinence, on retrouve l’incontinence à l’effort. Ce type d’incontinence se caractérise par la survenue de fuites lors d’une activité ou d’un effort physique, tels que la toux, l’éternuement, le rire, l’exercice ou le port de charges lourdes.
La cause de l’incontinence à l’effort est la présence d’une faiblesse des muscles du plancher pelvien, qui ne peuvent assurer correctement leur fonction lorsque la pression abdominale augmente. Cette faiblesse peut être attribuée à différents facteurs, dont la grossesse, l’accouchement et la ménopause chez la femme, tandis qu’elle est principalement associée aux interventions chirurgicales de la prostate chez l’homme.
Pour ce type d’incontinence, le traitement de première intention correspond à un renforcement des muscles du plancher pelvien à l’aide d’une rééducation et de la réalisation d’exercices spécifiques, tels que les exercices de Kegel. Dans les cas les plus sérieux, une chirurgie corrective peut être recommandée.
L’incontinence par impériosité
Cette forme d’incontinence peut prendre différents noms, puisque l’on parle aussi bien d’incontinence par impériosité que d’incontinence par urgenturie. Elle se caractérise par un besoin soudain et impérieux d’uriner, une envie irrépressible, qui peut déclencher des fuites urinaires. Cette situation est souvent associée à une hyperactivité ou à une instabilité vésicale, ce qui signifie que la vessie subit des contractions intenses et involontaires, causant des fuites d’urines lorsque l’individu ne parvient pas à atteindre les toilettes à temps.
Pour soigner cette condition, il est nécessaire de prendre en compte les facteurs sous-jacents, ce qui peut nécessiter le traitement d’une condition autre, qui cause cette hyperactivité. La prise de médicaments pour calmer la vessie peut aussi être recommandée, ainsi qu’une stimulation nerveuse dans certains cas.
L’incontinence mixte
En troisième lieu, on retrouve l’incontinence mixte, s’agissant d’une combinaison de l’incontinence de l’effort et de l’incontinence par impériosité. Les fuites urinaires peuvent donc résulter d’un affaiblissement des muscles du plancher pelvien et d’une hyperactivité de la vessie. Le traitement adapté à ce type d’incontinence nécessite une approche complémentaire, qui favorise une rééducation du plancher pelvien grâce au renforcement musculaire, ainsi qu’une gestion pharmacologique des urgenturies.
L’incontinence par regorgement
Certaines personnes peuvent aussi subir la gêne de fuites urinaires générées par l’incapacité d’une vidange complète de la vessie. Lorsque la vessie est pleine et qu’elle ne peut plus contenir d’urine, des fuites plus ou moins abondantes peuvent survenir.
Cette incapacité à vider totalement la vessie est principalement liée à une obstruction de l’urètre, ce qui produit également un affaiblissement du muscle vésical. C’est le type d’incontinence le plus courant chez l’homme, souvent provoquée par une augmentation du volume de la prostate. Elle peut également être d’origine neurologique, notamment dans le cas d’une lésion de la moelle épinière.
Le traitement de l’incontinence par regorgement suppose une prise en charge de l’obstruction ou de la faiblesse musculaire, la plupart du temps par une intervention chirurgicale ou par la prise de médicaments.
L’incontinence fonctionnelle
L’incontinence fonctionnelle touche des personnes qui ne seraient pas concernées par des problèmes d’incontinence en temps normal, mais qui connaissent des fuites urinaires pour cause de problèmes physiques ou mentaux qui rendent difficile l’accès et l’utilisation normale des toilettes.
Ces personnes ne pouvant atteindre les toilettes à temps sont la plupart du temps dirigées vers le choix de protection adaptées, dont le port de produits absorbants. Elles peuvent également bénéficier d’adaptations de leur environnement, de la mise en place d’une assistance physique et quand cela est nécessaire, d’un traitement de la condition sous-jacente.
Qu’en est-il de l’énurésie chez l’adulte ?
L’incontinence nocturne ou énurésie se traduit par une perte d’urine incontrôlée pendant la nuit, s’agissant d’une condition qui touche aussi bien les enfants que les adultes. Chez les adultes, il ne s’agit pas d’un type d’incontinence à proprement parlé, puisqu’il s’agit souvent d’une incontinence par impériosité, d’une incontinence mixte ou d’une incontinence fonctionnelle dont les symptômes se poursuivent la nuit.
Ainsi, elle peut être associée à un problème de la vessie, à la présence de lésions nerveuses, de troubles ou de maladies neurologiques, et parfois même à des facteurs psychologiques, qui peuvent jouer un rôle dans le déclenchement ou l’aggravation de l’énurésie. Son traitement varie en fonction de l’âge et de la cause, allant de stratégies comportementales à la prise de médicaments.
Informations pratiques à connaître sur l’incontinence urinaire
L’incontinence urinaire peut survenir à tout âge, et bien qu’elle soit plus fréquente chez les personnes âgées, cette condition peut concerner des personnes plus jeunes, pour différentes raisons, notamment les sujets féminins des suites d’un accouchement. En effet, selon les chiffres de l’incontinence en France, 12 % des femmes de 20 à 29 ans seraient concernées par cette condition, un chiffre qui augmente avec l’âge.
Environ 3 millions de français seraient concernés par des problèmes d’incontinence. D’où l’importance de connaître les facteurs de risque de l’incontinence, afin d’agir pour la prévention de l’apparition de ce trouble. En France, de nombreuses actions se développent pour lever le voile et encourager la communication sur ce sujet souvent tabou, ce qui passe également par le remboursement des protections contre l’incontinence sous certaines circonstances.
Ainsi, comme vous aurez pu le comprendre, chaque type d’incontinence nécessite une évaluation médicale approfondie de manière à identifier les causes spécifiques de l’incontinence afin d’élaborer un plan de traitement individualisé. La prise en charge peut impliquer des approches multidisciplinaires, des changements de mode de vie, des thérapies physiques, des médicaments, ou dans certains cas, des interventions chirurgicales. La sensibilisation et l’éducation jouent un rôle clé pour encourager ceux qui souffrent d’incontinence à rechercher et à bénéficier d’une assistance médicale adaptée, afin d’explorer les options de traitement disponibles.
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