L’incontinence à l’effort est un type d’incontinence qui touche majoritairement les femmes. L’incontinence est un problème de santé fréquent, qui reste pourtant souvent tabou et sous-diagnostiqué. Pourtant, le choix d’un traitement et de pratiques adaptés peut grandement améliorer la qualité de vie de la personne concernée pour ce trouble. Tout de suite, nous vous expliquons en détail en quoi consiste l’incontinence à l’effort, quelles sont les causes possibles de ce type d’incontinence, les symptômes associés, ainsi que les options de traitement disponibles.

Qu’est-ce que l’incontinence à l’effort ?

L’incontinence à l’effort, également connue sous le nom d’incontinence urinaire d’effort, est une forme courante d’incontinence urinaire. Elle se caractérise par des fuites d’urine involontaires, qui surviennent lorsqu’une personne effectue des activités physiques qui exercent une pression sur l’abdomen. Ces activités peuvent inclure des actions aussi simples que la toux, les éternuements, le rire, la marche, la course à pied, le saut ou même le fait de porter des objets lourds. 

La pression ressentie par l’abdomen se répercute sur la vessie, et en temps normal, les mécanismes du système urinaire permettent de bloquer la perte d’urine, qui pourra être relâchée une fois la personne rendue aux toilettes. Pour autant, les structures qui soutiennent la vessie peuvent être affaiblies, ce qui ne leur permet pas d’exercer leurs fonctions dans le cas d’efforts supplémentaires. C’est un type d’incontinence qui touche plus fréquemment les femmes.

La gravité de l’incontinence à l’effort varie d’une personne à l’autre, allant de quelques gouttes d’urine à une perte d’urine plus importante. Cette incontinence peut avoir de nombreux impacts sur la qualité de vie d’une personne, qui peut se sentir diminuée, ce qui génère souvent une perte d’estime de soi, mais aussi des difficultés à mener une vie sociale et sexuelle de qualité.

Symptômes et diagnostic de l’incontinence à l’effort

Comme vous l’aurez compris, le symptôme principal de ce type d’incontinence urinaire est la perte involontaire d’urine lors de la pratique d’activités physiques. Chez certaines personnes, ces fuites urinaires peuvent s’accompagner d’un besoin fréquent et pressant d’uriner, ce qui peut entraîner des visites fréquentes aux toilettes. L’incontinence à l’effort peut aussi avoir un impact émotionnel important, et être source d’anxiété et de dépression.

Si vous ou une personne que vous connaissez présente des symptômes d’incontinence à l’effort, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic précis. Le professionnel de la santé réalisera un examen complet, qui permettra de mettre en lumière les causes de l’incontinence et d’établir un traitement adapté. 

Pour cela, le médecin va s’intéresser aux antécédents médicaux, aux symptômes, aux habitudes urinaires et au mode de vie de son patient. Il réalise ensuite un examen physique, qui permet d’évaluer l’état des muscles pelviens et des tissus de support de la vessie. Dans certains cas, la tenue d’un journal mictionnel peut aider le praticien à comprendre les habitudes urinaires, ce qui peut aider à établir un diagnostic précis.

Quelles sont les principales causes de l’incontinence à l’effort ?

L’incontinence à l’effort peut survenir pour diverses raisons, bien que deux causes principales soient souvent évoquées : un affaiblissement des tissus et des muscles du périnée, ou une faiblesse du sphincter de l’urètre. En voici un rapide aperçu :

  • Affaiblissement des muscles pelviens : Les muscles du plancher pelvien jouent un rôle essentiel dans le maintien de la continence urinaire. Si ces muscles sont affaiblis, la pression exercée sur la vessie pendant des activités physiques peut provoquer des fuites d’urine. Le vieillissement, la grossesse, l’accouchement, la chirurgie pelvienne et le surpoids peuvent contribuer à l’affaiblissement de ces muscles.
  • Atrophie des tissus de support : Les tissus conjonctifs et les ligaments qui soutiennent la vessie et l’urètre peuvent s’affaiblir avec l’âge ou en raison de facteurs hormonaux tels que la ménopause.
  • Problèmes anatomiques : Des anomalies anatomiques, telles que la descente de la vessie (cystocèle) ou du rectum (rectocèle), peuvent augmenter le risque d’incontinence à l’effort.
  • Obstruction urétrale : Une obstruction de l’urètre, causée par des calculs rénaux, des tumeurs ou d’autres problèmes, peut provoquer une incontinence à l’effort en augmentant la pression ressentie par la vessie.
  • Prostatectomie : Bien que ce type d’incontinence urinaire soit plus rare chez les hommes, il peut tout de même toucher des sujets masculins, la cause la plus courante de ce trouble étant la pratique d’une prostatectomie, qui peut endommager les muscles et les tissus du plancher pelvien.

Existe-t-il d’autres facteurs pouvant aggraver ce type d’incontinence ?

En effet, en dehors de ces causes principales, il existe certains facteurs de risques qui peuvent augmenter la probabilité de développer une incontinence à l’effort. Les plus courants sont les suivants : 

  • L’obésité,
  • La consommation de tabac,
  • La constipation chronique,
  • La pratique intensive de sports d’impact,
  • Les maladies qui génèrent des éternuements ou toux chroniques,
  • La pratique d’une hystérectomie,
  • Le port répété de charges lourdes.

Les principales options de traitement de l’incontinence d’effort

Pour faire face à l’incontinence à l’effort, il existe heureusement différentes pistes de traitement efficaces. Le choix du traitement adapté dépend principalement de la gravité de la condition, de ses causes sous-jacentes et des préférences personnelles de chacun. Voici la liste des options de traitement à privilégier :

  • Exercices de renforcement pelvien : Les exercices de Kegel sont conçus pour renforcer les muscles du plancher pelvien. Ils peuvent être efficaces pour réduire l’incontinence à l’effort, en particulier lorsque la cause principale est l’affaiblissement musculaire. Ils doivent être réalisés sous la supervision d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeuthe spécialisé.
  • Traitement hormonal de substitution : Les femmes ménopausées peuvent recevoir un traitement hormonal oral de substitution, ou encore un traitement par voie vaginale, pour une diffusion locale d’oestrogènes.
  • Choix de protections adaptées : Il est important de choisir des protections urinaires adaptées. Bien qu’elles ne puissent agir sur les fuites, ces protections peuvent aider les personnes touchées par l’incontinence urinaire à retrouver une vie plus sereine. Des protections de qualité permettent également d’éviter les problèmes d’irritation ou les érythèmes causés par la perte d’urine.
  • Changements dans l’hygiène de vie : Stopper la consommation de tabac, limiter la consommation d’alcool, lutter contre le surpoids ou encore adapter son régime alimentaire afin d’éviter la constipation ; autant de recommandations qui peuvent aider à lutter contre l’incontinence à l’effort.
  • Dispositifs médicaux : Des dispositifs tels que les pessaires peuvent être utilisés pour soutenir la vessie et prévenir les fuites.

Chirurgie : En cas de graves problèmes anatomiques ou de non-réponse aux autres traitements, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour réparer les tissus de support ou corriger d’autres anomalies associées à cette condition.