L’incontinence urinaire est un problème de santé qui peut affecter des personnes de tout âge et de tout sexe. Cette condition, caractérisée par la perte involontaire d’urine, peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie d’une personne. Ainsi, dès l’apparition des premiers symptômes de cette condition, il est important de consulter un spécialiste de manière à obtenir un diagnostic précis, qui pourra ensuite orienter le praticien vers le choix d’un traitement adapté. Pour cela, différents examens doivent être réalisés, des examens qui permettront d’identifier la cause sous-jacente de l’incontinence, et que nous vous présentons tout de suite.

1. Anamnèse et examen clinique

L’incontinence urinaire affecte-t-elle votre qualité de vie ? Si votre réponse est positive, c’est qu’il est temps de consulter un spécialiste.

Tout commence donc par le premier rendez-vous, une consultation la plupart du temps réalisée chez un médecin généraliste, qui peut également être effectuée avec une sage-femme dans le cas des sujets féminins, ou chez un spécialiste. Cet entretien médical initial est crucial, puisqu’il permet au professionnel de la santé de recueillir des informations sur les antécédents médicaux du patient, de connaître ses symptômes et de poser des questions concernant son mode de vie.

Les facteurs de risque tels que les grossesses antérieures, les chirurgies pelviennes, les problèmes neurologiques et les habitudes mictionnelles doivent être évalués. Un examen physique peut également aider à identifier des signes tels que la faiblesse des muscles du plancher pelvien, la présence d’un prolapsus pelvien, et tout autre élément important. Il s’agit donc d’un examen à la fois urologique/gynécologique et neurologique.

Le médecin peut aussi utiliser différents questionnaires standardisés, conçus pour aider le praticien à évaluer l’importance des symptômes de la personne touchée par l’incontinence urinaire. Ces questionnaires peuvent être présentés dès la première consultation. Il est par exemple possible d’utiliser l’International Consultation on Incontinence Questionnaire (ICIQ) ou le Questionnaire de l’American Urological Association (AUA).

2. Tenue d’un journal mictionnel

Afin d’approfondir le diagnostic de l’incontinence urinaire, le patient peut être invité à tenir un journal mictionnel. Ce journal a pour but de déterminer les circonstances de l’apparition des fuites, ainsi que leur fréquence. Il doit généralement être tenu sur deux jours, pouvant s’agir de journées espacées.

Le patient devra prendre en note le nombre de fois et le moment où il urine sur une durée de 24 heures, ainsi que le volume des urines, les circonstances qui déclenchent ces envies, le nombre de fuites urinaires survenues pendant ce laps de temps et sous quelles circonstances, ainsi que tout autre élément demandé par le médecin. Ce journal mictionnel peut fournir des informations intéressantes sur les habitudes mictionnelles du patient et aider à identifier des schémas spécifiques.

3. L’examen cyto-bactériologique

Le professionnel de la santé peut ensuite prescrire des examens complémentaires, de manière à affiner le diagnostic de l’incontinence. Tout d’abord, il peut demander un examen cyto-bactériologique, une analyse d’urine qui permet d’écarter la présence d’une cystite, les infections urinaires pouvant parfois être reliées à l’apparition de l’incontinence, particulièrement dans le cas d’une hyperactivité vésicale, qui peut être associée à la présence de brûlures mictionnelles.

4. La cystographie

L’examen suivant est la cystographie. Cet examen, également appelé cystoscopie, a pour but de réaliser une radio de la vessie et de l’urètre. Il permet de mesurer la vessie et de déterminer sa position, et peut également mettre en avant d’éventuelles anomalies structurelles, la présence d’une tumeur, de calculs, ou encore d’un rétrécissement de l’urètre, qui peut expliquer l’incontinence.

5. Échographie vésicale et rénale

C’est un examen non invasif, qui permet d’étudier la taille et l’aspect de différents organes à l’aide d’ultrasons, à savoir la vessie, les reins et les voies urinaires. Cette échographie dure en moyenne 15 minutes, et ne nécessite aucune anesthésie. Elle est souvent réalisée lorsque la vessie est pleine, afin d’étudier son fonctionnement. 

L’examen peut permettre de mettre en évidence une anomalie des organes de l’appareil urinaire, dont des lésions au niveau des reins, la présence de kystes rénaux, ou d’autres conditions. Il peut aussi mettre en évidence une présence d’urine résiduelle dans la vessie après la miction, qui peut être causée par une malformation, par un adénome de la prostate ou une obstruction des voies urinaires, entre autres causes possibles.

6. Échographie et IRM pelvienne

L’échographie pelvienne peut être utilisée pour évaluer l’anatomie des organes pelviens, pour détecter d’éventuels prolapsus et évaluer la rétention urinaire. Cet examen est le plus souvent effectué en cas de suspicion de masse pelvienne ou vaginale. Il peut être complété d’une IRM pelvienne, qui aide à explorer la présence de tumeurs ou de lésions nerveuses, grâce à l’étude d’images détaillées des organes pelviens.

7. Le bilan urodynamique

En complément des autres examens, le patient peut être amené à réaliser un bilan urodynamique, un examen qui se compose de différents tests et qui aide à déterminer l’origine de l’incontinence urinaire. Il est souvent préconisé lorsque les examens cliniques, biologiques et par imagerie n’ont pu éclairer le praticien sur la cause de l’incontinence. Cet examen permet la mesure des pressions, des volumes, des débits urinaires et du résidu d’urine à la fin de la miction. Il sera également prescrit avant toute opération chirurgicale.

Ce bilan doit être réalisé à l’hôpital. Après un interrogatoire sur les symptômes du patient et un examen clinique, trois examens seront réalisés : 

  • La débitmétrie : C’est un test qui mesure la vitesse et le volume de l’urine pendant la miction, il fournit des informations sur la fonction vésicale. Le patient doit uriner normalement dans des toilettes spéciales pour que le débit puisse être étudié.
  • La cystomanométrie : Cet examen consiste à enregistrer les pressions de la vessie lorsque cette dernière est pleine, à l’aide d’une sonde.
  • La profilométrie urétrale : Cette étape permet d’étudier le sphincter urinaire, en retirant progressivement la sonde urinaire.

8. Les tests neurologiques

Dans certains cas, des tests neurologiques seront prescrits dans le but d’évaluer la fonction des nerfs impliqués dans le contrôle de la miction. Un IRM médullaire et encéphalique peut notamment être prescrit.

Ainsi, l’évaluation de l’incontinence urinaire repose sur une approche multidisciplinaire. Différents examens peuvent être prescrits, dans le but d’établir un diagnostic précis, qui permettra d’orienter le patient vers des options de traitement adaptées, qui peuvent inclure des interventions médicales, des exercices de rééducation du plancher pelvien, voire des interventions chirurgicales. Des examens essentiels à la prise en charge de l’incontinence urinaire.