Chaque année, de nombreuses personnes, des hommes comme des femmes, consultent un spécialiste dans le but de trouver un traitement adapté à l’incontinence urinaire. Il est vrai que l’incontinence peut être vécue comme un lourd fardeau à porter au quotidien, qui impacte de nombreux aspects de la vie de la personne concernée, si cette incontinence n’est pas prise en charge de manière adaptée. Outre le port de protections hygiéniques, il existe différentes thérapies à explorer pour soigner l’incontinence. Pour cela, il ne faut pas négliger l’importance du diagnostic et des examens prescrits par le praticien.

Pour comprendre, traiter et, si nécessaire, intervenir chirurgicalement, une approche complète impliquant des examens précis et la consultation de médecins spécialistes est essentielle.

Comment définir l’incontinence urinaire ?

Quand on parle d’incontinence urinaire, l’on fait référence à des pertes d’urine involontaires, qui peuvent survenir à tout moment de la journée, ainsi que pendant la nuit. Ces fuites peuvent être plus ou moins fréquentes et abondantes en fonction de la gravité de l’incontinence. 

L’incontinence urinaire peut revêtir différentes formes, chacune ayant des causes et nécessitant des traitements spécifiques. On distingue principalement l’incontinence d’effort, l’incontinence par impériosité, l’incontinence mixte et l’incontinence fonctionnelle. Un diagnostic précis permet de caractériser le type d’incontinence, de mettre en avant ses causes et d’étudier un plan de traitement approprié. Il repose sur une évaluation approfondie des symptômes et des antécédents médicaux du patient.

Le rôle du professionnel de la santé dans le diagnostic de l’incontinence urinaire

Le premier pas vers une prise en charge efficace de l’incontinence urinaire passe donc par la consultation d’un professionnel de la santé. Généralement, ce premier rendez-vous débute par un récit détaillé de l’histoire clinique du patient, suivi d’un examen physique. Le patient peut également être amené à répondre à différents questionnaires, qui aident le praticien à déterminer l’importance et la gêne causée par l’incontinence, toujours dans le but d’orienter le patient vers un traitement approprié.

Est-il nécessaire de consulter un médecin spécialiste pour l’incontinence urinaire ?

Suite à un premier rendez-vous la plupart du temps réalisé auprès d’un médecin généraliste (ou d’une sage-femme suite à une grossesse), le patient peut être orienté vers un médecin spécialiste, qui pourra réaliser un examen précis de manière à orienter le diagnostic. Les urologues, les gynécologues ou les spécialistes en médecine physique et de réadaptation peuvent jouer un rôle crucial dans l’évaluation et la prise en charge de cette condition.

Quels sont les examens généralement prescrits par le praticien ?

Une fois le diagnostic de l’incontinence posé, il est nécessaire de déterminer les causes qui permettent d’expliquer l’apparition de cette condition. Pour cela, des tests complémentaires peuvent être prescrits. 

Tout d’abord, le médecin souhaitera mettre de côté la présence d’une infection urinaire. Il peut ensuite prescrire différents examens, tels que le bilan urodynamique, des échographies de la vessie ou des examens d’imagerie par résonance magnétique, parmi les nombreux types d’examens couramment prescrits. La collaboration entre le patient et le professionnel de la santé est cruciale pour identifier les facteurs de risque, les déclencheurs et les circonstances entourant l’incontinence.

Déterminer un traitement adapté à l’incontinence

Une fois ces examens effectués, le professionnel de la santé est en mesure de poser un diagnostic complet, et d’étudier différentes pistes de traitement pour une prise en charge de l’incontinence urinaire. 

Parmi les différentes solutions de traitement disponibles, les traitements non chirurgicaux sont les premières options étudiées. Ces types de traitement peuvent inclure des exercices de renforcement du plancher pelvien, la prise de médicaments pour diminuer les contractions de la vessie dans le cas de l’incontinence par impériosité, des modifications du mode de vie et des thérapies physiques comme le biofeedback.

Le traitement chirurgical de l’incontinence urinaire

Pour certains patients, la chirurgie peut s’avérer être l’option la plus adaptée. Cela est le cas lorsque l’incontinence urinaire est sévère et que les autres options de traitement ne font pas effet, ou lorsqu’il s’agit de la seule option de traitement possible.

Dans ce cas, différentes opérations peuvent être envisagées : 

  • La colpo-suspension : C’est une intervention chirurgicale utilisée pour traiter principalement l’incontinence d’effort. L’objectif de cette procédure est de soutenir l’urètre et la vessie en fixant ces structures à des points stables dans le bassin. Pendant la colpo-suspension, le chirurgien crée des attaches pour repositionner l’urètre et prévenir la fuite d’urine lors d’activités physiques. C’est une procédure invasive qui nécessite une incision abdominale.
  • La pose de ballonnets latéro-urétraux : Cette procédure est moins invasive que la première. Elle implique l’insertion de petits ballonnets réglables de chaque côté de l’urètre. Ces ballonnets sont gonflés pour soutenir l’urètre et prévenir les fuites urinaires. L’avantage de cette approche est sa réversibilité, les ballonnets pouvant être ajustés ou retirés si nécessaire.
  • La voie rétro-pubienne TVT (Tension-Free Vaginal Tape) : La technique de la voie rétro-pubienne TVT consiste à insérer une bandelette de matériau synthétique sous l’urètre, créant ainsi un support supplémentaire pour prévenir les fuites d’urine. La bandelette est placée de manière à ne pas exercer une tension excessive sur l’urètre, minimisant ainsi les risques de complications.
  • La voie obturatrice ou TOT (Trans-Obturator Tape) : Là encore, une bandelette synthétique est insérée sous l’urètre, mais au lieu d’être placée par voie rétro-pubienne, elle passe à travers l’obturateur (une structure musculaire située dans la région pelvienne). Cela réduit le risque de complications associées à la voie rétro-pubienne. La TOT est souvent considérée comme une opération moins invasive.
  • La pose d’un sphincter urinaire artificiel : Cette intervention chirurgicale est réservée aux cas les plus sévères d’incontinence urinaire. Elle implique l’implantation d’un dispositif mécanique qui entoure l’urètre et permet au patient de contrôler manuellement le flux urinaire.

Ainsi, diagnostiquer et soigner l’incontinence urinaire nécessite une approche qui implique des examens précis, la consultation de médecins spécialistes et, dans certains cas, la réalisation d’interventions chirurgicales. Grâce à la diversité des traitements disponibles, il est aujourd’hui possible d’améliorer la qualité de vie des personnes affectées par l’incontinence urinaire.