L’incontinence d’effort chez les femmes de plus de 40 ans : traitements et conseils
Malheureusement, l’incontinence est encore un sujet tabou pour beaucoup, source de honte et de mal-être, que l’on imagine souvent être une fatalité, qui ne peut recevoir de traitement approprié. Au cœur de ce tabou, la gêne générée par les symptômes de cette condition peuvent influer négativement sur la qualité de vie d’une personne, la poussant souvent à limiter ses sorties et ses contacts avec les autres, source de repli sur soi.
Pourtant, l’incontinence d’effort touche de nombreuses personnes, et concerne notamment les femmes à partir de 40 ans. En améliorant la compréhension de cette condition et l’étude de ses causes, il est possible de développer une prise en charge appropriée, qui permet d’améliorer la qualité de vie des femmes concernées.
L’incontinence d’effort : de quoi s’agit-il
Dans un premier temps, revenons sur la définition de l’incontinence d’effort. Il s’agit d’un type d’incontinence qui se caractérise par des fuites urinaires qui surviennent lorsqu’une personne réalise des efforts physiques. Ces efforts peuvent sembler anodins, puisqu’il peut s’agir d’une toux, d’éternuements ou d’excès de rire. Ils peuvent aussi impliquer le port de charges lourdes ou d’un enfant, les fuites pouvant également survenir lors d’activités sportives.
Ces activités augmentent la pression dans l’abdomen, ce qui génère des fuites urinaires plus ou moins abondantes en fonction de la pression ressentie.
Une condition fréquente chez les femmes de plus de 40 ans
Au total, pratiquement la moitié des cas d’incontinence urinaire pris en charge par des urologues concernent l’incontinence d’effort féminine. Ce type d’incontinence est en effet particulièrement fréquent chez les femmes de 40 ans et plus, une condition qui s’explique par différentes raisons. Elle peut notamment être liée à des changements hormonaux, notamment lors de la ménopause, mais aussi aux grossesses antérieures et à l’accouchement, qui peuvent fragiliser la zone du périnée chez la femme.
Deux mécanismes différents expliquent l’apparition de ce type d’incontinence :
- Le sphincter de l’urètre ne fonctionne plus correctement et n’assure plus l’étanchéité totale de la vessie.
- Les muscles et les tissus du périnée sont affaiblis, et ils ne peuvent plus soutenir correctement l’urètre, ce qui génère l’apparition de fuites.
L’importance du diagnostic de l’incontinence d’effort
Si vous souffrez de fuites urinaires pendant vos activités sportives, ou lorsque vous éternuez, il est conseillé de consulter un spécialiste pour le diagnostic de l’incontinence de l’effort. En prenant en compte vos symptômes et en réalisant différents examens comprenant parfois des évaluations du plancher pelvien et la prise en compte de vos antécédents médicaux, il sera en mesure de poser un diagnostic précis, et pourra vous prescrire la solution la plus appropriée pour limiter la gêne causée par l’incontinence d’effort.
Certaines causes peuvent nécessiter l’application de traitements ciblés, que seul un professionnel de santé pourra vous recommander.
Quelles sont les options de traitement disponibles pour soigner l’incontinence d’effort chez les femmes de 40 ans ?
En fonction de l’origine de cette condition et de l’importance de ses symptômes, différentes approches peuvent être envisagées, qui incluent des solutions non-invasives, et parfois la réalisation d’opérations chirurgicales. Voici les solutions qui peuvent être proposées aux femmes de 40 ans concernées par l’incontinence d’effort.
Les solutions non-invasives
Pour le moment, aucun médicament ne permet de soigner les symptômes de cette condition. Deux solutions non-invasives peuvent être envisagées.
- La rééducation du périnée. C’est le traitement le plus courant, qui est souvent préconisé de manière préventive à la suite d’un accouchement. Il peut être réalisé par une sage-femme ou un gynécologue, et consiste à réaliser des exercices tels que les exercices de Kegel et d’autres techniques dans le but de renforcer les muscles pelviens. Généralement, plusieurs séances sont nécessaires, qui peuvent également être réalisées à la maison de manière autonome (sous la supervision d’un spécialiste).
- L’usage de pessaires pour réduire les fuites. Les pessaires sont de petits dispositifs médicaux, des prothèses à introduire dans le vagin pour assurer le maintien des organes dans le cas d’un prolapsus. Cette technique permet ainsi de soutenir l’urètre, et de réduire le risque de fuites.
Parfois, des injections de collagène ou d’acide hyaluronique peuvent être utilisées pour renforcer les tissus qui entourent l’urètre, aidant ainsi à réduire les symptômes de l’incontinence d’effort.
Les interventions chirurgicales
Si la rééducation du périnée ne fait pas effet, et que la gêne perdure et s’accentue, une approche chirurgicale peut alors être étudiée, bien qu’elle ne soit pas recommandée à toutes. Il s’agit de la pose d’un sling urétral. Cette procédure consiste à placer une bandelette de soutien sous l’urètre, afin d’améliorer la continence urinaire. La bandelette sous-urétrale peut être mise en place selon deux techniques chirurgicales, qui dépendent de la voie d’implantation : par la voie rétropubienne (TVT) ou transobturatrice (TOT).
Avant l’opération, un examen clinique sera prescrit, ainsi qu’une débitmétrie, une analyse d’urine et un examen urodynamique, qui permet de comprendre le fonctionnement de la vessie.
Nos conseils pour vivre avec l’incontinence d’effort au quotidien
En dehors de ces traitements, certaines habitudes peuvent aider à limiter les effets de l’incontinence d’effort. Il existe également différents conseils que vous pourrez appliquer afin de diminuer les gênes ressenties au quotidien, pour retrouver une vie plus épanouie.
- Des pratiques bénéfiques pour limiter les fuites. La pratique d’exercices réguliers prévus à cet effet permet de renforcer les muscles du plancher pelvien.
- Le choix de protections appropriées. Faites en sorte de profiter d’un maximum de confort pour éviter que les fuites ne vous arrêtent, et trouvez des protections à la fois fines et confortables, au niveau d’absorption adapté, qui resteront discrètes. Elles peuvent être portées au quotidien, ou lors de la pratique du sport par exemple.
- Une amélioration de l’hygiène de vie. Certaines pratiques peuvent s’avérer être de véritables déclencheurs de l’incontinence d’effort, il est donc important de s’en débarrasser. Vous devrez adopter un mode de vie sain en luttant contre le tabagisme, la constipation et la prise de poids.
- Adopter des habitudes de miction saines. Pour ne pas aggraver l’incontinence d’effort, il est conseillé de ne pas oublier de vider régulièrement la vessie, en évitant de se retenir trop longtemps.
L’incontinence d’effort est une préoccupation courante chez les femmes de 40 ans, il existe cependant différentes options de traitement et des stratégies de gestion de cette condition qui peuvent les aider à améliorer leur qualité de vie. En comprenant les causes, les symptômes et les options de traitement disponibles, les femmes peuvent prendre des mesures adaptées pour faciliter la gestion de cette condition.
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